Petits pas pied à pied

 

 

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La pierre pèse dans le courant

d'invisibles déchirements

L'eau roule tourbillonne et fuit

murmure incessant de vie

 

La pierre dans le flot se polit

aux autres se frotte se heurte

mais pas de fusion (alliage) possible

dans ce ruisseau impassible

 

Bousculée par un remous

épuisée elle s'échoue

indifférente au rayon

sur sa douleur de plomb

 

Ne souhaitant que l'usure

Oubliée et immobile

que l'eau vive glisse sur elle

l'érodant jusqu'au néant

grain

de

sable

 

 

 

 

Sans saveur

 

J'aime pas l'ail j'aime pas l'oignon

J'suis pas à ma place comme marmiton

de la vie à mitonner à l'étouffée

 

Rentre dans ton faitout de traditions

boudin en janvier saucisson en février

et ne songe plus à l'évasion

 

 

 

 

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Confinement du printemps 

 

 

 

Dissimulés derrière nos éventails

 

origamis de papier ou d’étoffe

 

Pierrot Colombine aux cœurs en grisaille

 

la voix chiffonnée par d’affligeantes strophes

 

 

 

Nous filtrons l’atmosphère dorénavant

 

inspirant expirant à pas pressés

 

en interrogeant des regards fuyants

 

aux modulations secrètes et étouffées

 

 

 

Notre âme est un paysage d’absence

 

que vont devinant masques et bergamasques

 

jouant du mètre et gardant distance

 

tristes sous nos déguisements fantasques

 

 

 

Mars et bergamasques

 

Fêtes absentes

 

 

 

 

 

 

 

Désormais je me confine

aux confins, à la Pelletine...

 

 

 

 

Trouvait-il le printemps morose ?

 

Un merle facétieux dès matines

lui a siffloté la vie en vert

amande pistache ou vert tendre...

 

Un décorateur rêveur

a entrepris de bâtir

un envoûtant palais  de jade…

 

J’ai croisé le maître des arbres

il colorait de vert tilleul

les jeunes châtaigniers du verger

 

Et les arbres se sont mis à danser

suivant la lyre de Jacques Demy

dans la clairière couleur pastel

 

Leur jeunesse est une promesse

de rameaux de feuilles et de fruits

 

You must believe in spring

( Vous devez croire au printemps

il prendra soin de vous)

 

NG

Mars 2020

 

 

 

Sur un air de chaconne

 

la vie se ralentit

 

A pas mesurés

 

de la fontaine à la cheminée

 

on glane le p’tit bonheur

 

qui réchauffe le cœur

 

 

 

 

 

Le temps soupire

 

attendant

 

des nouvelles de Corinne

 

les rires des voisins-voisines

 

le temps s'étire

 

en frémissant

 

 

 

NG

 

 

Désormais je me confine

 

aux confins à la Pelletine

 

En matinée je cuisine

 

Au jardin je prends racine

 

 

 

Prudence il faut rester «in»

 

plus de balade sur les collines

 

 

 

Sur l’écritoire je procrastine

 

me permettant une comptine

 

tout en rimes féminines

 

églantines et aubépines

 

 

 

J’ignore ceux qui ratiocinent

 

sur les écrans et je bouquine

 

 

 

Revienne le printemps d’Hölderlin

 

en sa tour chacun se calfeutre

 

et trouve douceurs en sa demeure

 

flûte guitare ou mandoline

 

nougatine et miel en tartines

 

 

 

Aucun doute il faut rester «in»

 

Mars le guerrier prend la place

 

 

 

Dans le ciel trop clair ni avion ni trace

 

le silence d’aujourd’hui semble une erreur

 

le bleu immense appartient aux rapaces

 

où Icare perd ses ailes pour son malheur

 

 

 

Étoilée par les narcisses vivaces

 

la prairie distille tant de candeur

 

que son indifférence semble une menace

 

et d’un printemps tragique l’annonciateur 

 

 

 

Deimos (Terreur) et Phobos (Crainte) sont les fils d’Arès (Mars)

 

 

 

 

 

NG

 

Mars 2020

 

 

 

 

 

 

Avant la torpeur de l'hiver j'époussette Quand, autre je reviendrai précieuse sera la poussière sur l'étagère   Rien de vivant que le temps Fluide grain à grain déposé sur mes natures mortes pots coupes et pichets Pendant que la vie s'agitera ailleurs seules ombre et lumière animeront la surface cotonneuse de mon quotidien manquant   Rien de perceptible que le temps Enveloppant de son velours la maison et mes pensées