Cosmo-gonie
Cosmo-gonie
D’où descends-tu, mami[1] ?
D’Ève et d’Adam?
- Celui-là, quel grand gognand[2] !
D’un singe cousin ?
- Pour la science pas bugnasse, c’est certain
D’une soupe primordiale ?
- Quelle bassouille[3] initiale !
D’un œuf, qu’un dieu cassa un matin ?
- C’était pas un gadin[4] !
Je descends de la Croix-Rousse
Laisse-moi trabouler[5] !
Je dois prendre du souci[6]
Ma filoche[7] n’est pas remplie.
NG
15 février2012
[1] terme affectif désignant un petit enfant
[2] homme bête, niais
[3] boue liquide
[4] caillou
[5] traverser un pâté de maisons d’une rue à une autre rue
[6] songer à partir
[7] filet à provisions
Le fil de soie
Le fil de soie a quitté sa navette
Et s’est élancé dans la pente
Sur les marches raides des escaliers de pierre
Entre les bâtisses aux fenêtres hautes
Il s’est teinté des ocres, orangés,
Des jaunes bruns des murs enchevêtrés
Et des toits de tuiles arrondies
Renouant le lien avec l’Italie.
Les touches vertes des balcons et terrasses
Les rayures noires et blanches de la place
Ont rythmé son escapade
Une rue sombre
L’a guidé vers le fleuve roulant ses reflets de glacier
Sous la lumière changeante du ciel.
Les canuts ont le secret de la robe couleur du temps.
Suivre le fil
Quittant la navette laborieuse
Et l’écho du temps des fabriques
Déboulant les rues de la pente
Les marches de pierre
Entre les maisons hautes
Dédaignant les bouchons
Le fil magique s’est dévidé
Sur la place zébrée
Où le ciel s’ouvre
Dans un bruit de cascade
Et plus loin encore
Où moiré de gris-vert
Le fleuve offre sa respiration de lumière
À la ville en majesté.
Un souffle rafraîchit mes joues
J’ajuste autour de mon cou
L’écharpe en velours de soie
Qui vient de là-haut –secrets émois-
Des traboules et des impasses,
Des passages, des petites places.
Cannette folle,
Retourne à ton métier !
27 janvier 2012
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